Diagrammes binaires |
EQUILIBRE SOLIDE – LIQUIDE |
Introduction
La plupart des composés minéraux sont miscibles en toute proportion à l’état liquide. Dans ces cas, trois types de miscibilité des solides sont possibles : miscibilité totale, partielle ou nulle. Toutes les considérations générales vues dans le cas des diagrammes liquide-vapeur, restent largement valables (allures des diagrammes et des courbes d’analyse thermique, variance, règles de l’horizontal et des moments etc…).
Miscibilité totale des solides La miscibilité totale des solides n’est possible que si les constituants A et B, puissent former une solution solide quelques soient leurs proportions. Pour pouvoir obtenir des solutions solides continues entre A et B, il faut que l'on puisse remplacer progressivement les atomes d'un élément par ceux de l'autre sans déséquilibrer l'édifice cristallin, en d'autre terme, les composés A et B doivent cristalliser dans le même type de structure et avoir des mailles de volumes voisins.
Allure, description du diagramme et analyse thermique L'allure du diagramme obtenu dans le cas de deux constituants solides totalement miscibles, est un fuseau. Exemple : cas du système Cu-Ni |
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Le diagramme est formé par deux courbes : - l'une représentant la fraction massique de la phase liquide en nickel (courbe supérieure) appelée liquidus. - l'autre représentant la fraction massique de la phase solide en nickel (courbe inférieure) appelée solidus. Le domaine au dessus du liquidus, contient une seule phase liquide homogène (v=2). Au dessous du solidus, existe une seule phase solide (domaine de la solution solide, v=2). Entre les deux courbes, coexistent la phase liquide homogène et la solution solide ( v=1).
Quand on refroidit un mélange liquide homogène (M), de composition massique tM, la courbe d'analyse thermique T(°C)=f(temps) présente des portions de courbes correspondantes aux phénomènes suivants :
entre MM1, refroidissement du liquide. - en M1, apparition des premiers cristaux de la solution solide SS de composition tSS en plus de la phase liquide de composition tM (déterminées par la règle de l'horizontale). . - M1 M2 , suite de la formation de la solution solide dont la quantité augmente au détriment de la phase liquide. - M2 , disparition de la dernière goutte du liquide. - M2 M 3, refroidissement de la solution solide SS.
D'autre systèmes binaires peuvent présenter un diagramme solide liquide en fuseau tels que : les alliages Sn-Bi, Co-Ni, Au-Ag, Fe-Ni, les systèmes formés par les mélanges AgCl-NaCl ,PbCl2-PbBr2 et en chimie organique, le système naphtaléne-bnaphtol. Remarque : Dans certains cas, il est possible de rencontrer des diagrammes liquide-solide avec miscibilité totale présentant un azéotrope. Nous citons comme exemple les systèmes LiCl-NaCl, As-Sb, HgBr2-HgI2, Na2CO3-K2CO3 et en chimie organique, le système naphtaléne-bnaphtylamine.
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Miscibilité partielle des solides
Quand A et B cristallisent dans deux systèmes différents, il peuvent conduire à la formation de plusieurs types de phases solides homogène et , plus particulièrement à une phase SS1 riche en A (solution solide de B dans A) et une phase SS2 riche en B(solution solide de A dans B). Les diagrammes binaires relatifs à de tels systèmes ont une allure identique à celle représenter dans l'exemple suivant:
Description du diagramme et analyse thermique Ce diagramme est divisé en plusieurs domaine: - Le domaine I dans lequel on a la présence d'une seule phase liquide homogène avec la variance v=2. - Le domaine II correspond au domaine de coexistence de deux phases une liquide homogène et l'autre solide SS1 , dans ce cas la variance v=1. - le domaine III où coexistent de deux phases une liquide et l'autre solide SS2, la variance est égale 1. -les domaines IV et V contiennent respectivement les solutions solides SS 1 et SS 2 , dans ce cas la variance v=2 - le domaine VI est le domaine de la non miscibilité entre SS 1 et SS 2 ce qui conduit à une variance v=1.
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Remarque :La variance est nulle sur toute la droite Eutectique (BEC). Le liquidus (AED) sépare le domaine I des domaines II et III. Le solidus (ABECD) sépare les domaines II et III des domaines où il n’y a que les phases solides. Ce diagramme est caractérisé par le point particulier E : le point Eutectique où coexistent les trois phases : liquide, SS1 et SS2. Elles coexistent sur toute la droite eutectique (BEC), avec des proportions différentes. Quand on refroidit un mélange M, de composition XM de la température TM jusqu’à TM4 , on obtient une courbe d’analyse thermique avec trois cassures aux points M1, M2 et M3 . Chacune des cassures indiquent un changement de nombres de phases du système:
- Au point M1, il y a apparition des premiers cristaux de SS1. - En M2 on a disparition de la dernière goutte du liquide. - Le début de la cristallisation de la solution solide SS2 a lieu au point M3. Dans le cas du mélange Eutectique, de composition XE, la courbe d’analyse thermique présente seulement un palier. Il commence par l’apparition des phases solides SS1 et SS2 (E0) et finit par la disparition de la phase liquide (E1).
D'autre systèmes binaires peuvent présenter un diagramme solide liquide avec miscibilité partielle tels que : Pb-Bi, NaNO3-KNO3 , CuCl-AgCl, AgI-HgI2 et en chimie organique, les systèmes azobenzène-azoxybenzène naphtaléne-acide cloroacètique et eau-aniline.
Remarque : Lorsque les deux constituant A et B présentent un écart important entre les températures de fusion, il arrive que le point Eutectique se substitue par un autre point appelé péritectique P ( comme le montre la figure ci-dessous).
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Un tel comportement est rencontré avec les systèmes suivants :
Hg-Cd, Cu-Co, Pt-W et AgCl-LiCl.
Miscibilité nulle des solides
Ce type de diagramme peut être considéré comme un cas particulier du précédent : les domaines de miscibilité partielle disparaissent. Les diagrammes de ce type constituent le cas le plus rencontré. En effet pour les obtenir, il suffit que les constituant A et B soient non miscibles à l'état solide :
Description du diagramme |
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Courbe d’analyse thermique Lorsqu'on refroidit un mélange liquide de composition XM de de la température TM à TM3, il y a présence d'une cassure au point M1 indiquant l'apparition du solide sb et un palier commençant au point M2 par l'apparition de Pb solide et se terminant au point M'2 par la disparition du liquide. Diagramme avec composé défini. Il arrive souvent que pour des proportions particulières, Les constituants A et B réagissent pour entre eux pour former un composé défini AmBn. Ceci se manifeste sur les diagrammes par la présence d'une ligne verticale partant de la composition correspondante au composé défini en question. On distingue deux types de composés définis : - Composés définis à fusion congruente : ils sont stables jusqu'à leur point de fusion. - Composés définis à fusion incongruente : ils se décomposent avant d'atteindre leur point de fusion théorique.
Composé défini à fusion congruente
L'existence de la verticale C indique la présence d'un composé défini de composition 66,67% de Zn et 33,34% de Mg. Sa formule est donc MgZn2. Ce composé est à fusion congruente puisque sa verticale arrive jusqu'au liquidus (AE1IE2B). Le point I est appelé point indifférent et correspond à la température de fusion du composé défini. Ce diagramme peut être considéré comme la juxtaposition de deux diagrammes solide-liquide simple(Mg-MgZn2 ) et (MgZn2-Zn) |
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Composé défini à fusion incongruente (K-Na) Dans le cas où la verticale, indiquant la présence d'un composé défini n'atteint pas le liquidus, le composé défini se décompose avant de fondre à une température appelé température de fusion incongruente.
Description du diagramme I : Liquide (v=2) ; II : Liquide + Ksolide (v=1); III : Liquide + C(Na2K) (v=1) IV : Liquide + Nasolide (v=1); V : Ksolide + C (v=1); VI : Nasolide + C (v=1) Le liquidus (AEPB) sépare le domaine I des autres domaines. Le solidus est la courbe séparant les domaines V et VI des autres. Le point P est le point particulier appelé péritectique; c'est un point invariant où coexistent trois phases: le liquide, le composé défini et Na solide (v=0) sur toute la droite péritectique PQ. Courbes d’analyse thermique La courbe d’analyse thermique d'un mélange M de composition XM présente une cassure et deux paliers :
MM1 : Refroidissement du liquide M1 : Apparition des premiers cristaux de Na M1M2 : Poursuite de la formation de Na M2 : Apparition du composé défini C M2M'2 : Equilibre entre liquide, Na et C M'2 : Disparition de Na M'2M3 : Refroidissement du liquide + C M3 : Apparition de K M3M'3 : Equilibre entre liquide, K et C M'3 : Disparition du liquide M4 : Refroidissement de K + C |
Application de la règle des moments Dans le cas des diagrammes binaires présentant des composés définis, il faut faire attention lors de l'application de la règle des moments. Dans le diagramme précédent, si par exemple on veut calculer le nombre de mole de chacune des phases existantes, lorsqu'on a un mélange de composition 85 % en Na à la température de 0°C, avec nC le nombre de moles du composé défini C et nNa le nombre de moles de Na,
n1. IM' = nNa. M'J
avec n1 le nombre de moles d'un solide composé de K et Na de composition Na2K. Dans cet exemple : IM' = 18,33 et M'J = 15 Si le mélange initial est composé de 100 moles, on peut écrire alors : n1.18,33 = nNa. 15 n1 + nNa = 100 d'où à n1 = 45 moles et nNa = 55 moles n1 = 45 moles de formule Na2K, il faut donc deux moles Na et une mole de K ( trois moles au total) pour donner une mole de C. le nombre de mlole de C est donc : nC = = = 15 moles. Présence de variétés allotropiques Dans le cas où le composé solide présente des variétés allotropiques ( cristallisation dans des systèmes cristallins différents), la transition d'une variété allotropique à une autre se manifeste sur le diagramme : - soit par une ligne horizontale, constituant la frontière entre les domaines des deux variétés allotropiques, lorsqu'il s'agit d'un corps pur ou d'un composé défini. - Soit par une ligne quelconque, s'il s'agit d'une solution solide : puisque dans ce cas, la température de transition peut dépendre de la composition. Exemple: |
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